L’activité des documentalistes serait assez mal connue, voire peu reconnue. Une analyse comparative du travail des documentalistes des secteurs de la santé et et des formations agricoles publiques donne aujourd’hui quelques indications nouvelles et ouvre des perspectives aux revendications des réseaux de documentalistes. L’étude distingue les activités fonctionnelles (ce que les documentalistes sont censées faire quand elles travaillent) et les activités métafonctionnelles. Ces dernières n’ont pas d’utilité ou de justification sur le moment mais permettent à plus long terme d’obtenir une prestation de meilleure qualité. Or les activités métafonctionnelles sont consistantes et occupent une part non négligeable du temps de travail. Elles sont source de développement et d’identité professionnelle. Les activités métafonctionnelles orientées vers la relation et le front office sont susceptibles de faire évoluer le métier. L’article rend compte des principaux résultats de l’étude. Il a été présenté au congrès de l’AREF- AECSE : Actualité de la recherche en éducation et en formation, congrès organisé par le LIRDEF à Montpellier en aout 2013.
Ce billet fait donc suite à celui du 19 octobre 2012 qui présentait sous une forme brute et analytique les données statistiques. [kml_flashembed publishmethod= »static » fversion= »8.0.0″ movie= »http://www.17marsconseil.fr/wp-content/uploads/2013/08/AREF-2013-documentalistes.swf » width= »100% » height= »400″ targetclass= »flashmovie »/]
Suite à une conversation avec Sandrine, documentaliste de l’IFSI J.B. Pussin (Hôpitaux de saint-Maurice), j’ai pu comprendre à quel point la distinction entre activités fonctionnelles et métafonctionnelles était utile pour décrire l’exercice du métier. Elle m’a depuis fait parvenir les notes suivantes :
« Lors de la conférence de Marc Nagels en octobre 2012, lors des journées du Rndh, j’ai découvert la différence entre les activités fonctionnelles (cœur de métier) et les activités méta fonctionnelles. Ces dernières, que je n’intégrais pas spécialement dans mes activités mais plutôt comme des « à-cotés » de mon travail de documentaliste, n’étaient pas utilisées dans mes rapports d’activités.
J’ai donc décidé de les intégrer à mon bilan d’activité 2012, car je me suis rendue compte que ces tâches me prenaient un certain temps et qu’il fallait que je les valorise auprès de la direction. En effet, aider les étudiants à progresser dans leur mémoire, les relations avec les collègues ainsi qu’avec les formateurs n’étaient pas du temps perdu mais servaient notamment à ancrer ma présence auprès des étudiant et des formateurs.
En 2013, j’ai donc décidé de mettre en place un relevé d’activité sous forme de tableau Excel, pour me permettre de quantifier plus exactement tous les activités mises en place. A titre d’exemple, les relations avec les formateurs ont occupés environ 70 heures, les réunions avec l’équipe pédagogique environ 40h… »
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bonjour
Je viens de lire votre article, très intéressant sur l’enquête sur les activités…
Si je la trouve très pertinente, notamment pour expliquer la distinction entre prescription référentielle et réalité de l ‘activité, j’ai un peu plus de mal avec les termes « activité fonctionnelle » et « activité métafonctionnelle ». Il me semble que cela serait plus juste de parler d’activité centrale et d’activité de périphérie. La marge d’autonomie de chaque professionnel s’exprimant d’une part dans ses propre choix de ce qui est central par rapport à la moyenne dans une communauté donnée (santé ou agricole), sachant que c’est dans les marges que se crée vraiment le métier (en terme d’innovation) et d’autre part par les besoins dans le cadre de sa relation de service .
Demander le silence est central dans un contexte scolaire où il s’agit aussi d’un apprentissage métafonctionnel (si je reprend votre terminologie mais est-ce alors que non-formel ne serait pas un terme plus adéquat?). Cet apprentissage est non formel car il s’agit d’acquérir plutôt un comportement qui réfère à un modèle dominant, celui de l’étude studieuse.
Ce même item est en périphérie, car c’est une norme intégrée, quand on se retrouve dans des contextes plus professionnels.
Bonjour Richard,
Ravi de partager avec vous cette idée fondamentale que la prescription n’est pas le travail…Les référentiels ont pour but de guider le travail ou l’acquisition de compétences mais ne prenons pas la proie pour l’ombre et le travail effectif pour la prescription. L’écart est inévitable et … tant mieux.
J’ai repris dans cette recherche le point de vue de Pierre Falzon, ergonome, sur la différentiation entre activités fonctionnelles et métafonctionnelles. Les activités métafonctionnelles sont « non directement orientées vers la production immédiate, activités de construction de connaissances ou d’outils (outils matériels ou outils cognitifs), destinés à une utilisation ultérieure éventuelle, et visent à faciliter l’exécution de la tâche ou à améliorer la performance ». Cette conception est suffisamment précise pour justement désigner cet écart. Le prescripteur ne recherche pas le développement d’activités métafonctionnelles qu’il suspecte souvent de détourner les activités fonctionnelles ou de substituer à elles. Or, le travail ne saurait être très efficace si les opérateurs ne développaient pas des activités métafonctionnelles au sens de Pierre Falzon. Alors : activités fonctionnelles ou métafonctionnelles ? Centrales ou périphériques ? Oui, mais par rapport à quoi ? Des activités métafonctionnelles des documentalistes peuvent être très centrales si le critère est celui du temps et de la fréquence ou du rapport au travail et à ses évolutions. Formelles ou non formelles ? En sachant que des activités métafonctionnelles peuvent être très formalisées. L’exemple d’ingénieurs chargés de la maintenance d’avions de ligne qui remplissent jour après jour leurs petits carnets avec des notes, des plans, des croquis est là pour nous montrer le caractère très formalisé de cette activité absolument métafonctionnelle.
Le travail garde sa part de mystère que les prescripteurs chercheront toujours à réduire, à limiter parce qu’elle échappe à la prévision et à la planification.
Bonjour
J’essaie vainement de visualiser votre diaporama : bien trop petit pour mes yeux !!! Je ne connais pas l’outil et je ne sais comment aller vers une version plein écran … Pourriez vous m’aider ? Merci !
Bonjour,
Vous avez raison : c’est un peu petit…
Je viens de le déposer ici : http://fr.slideshare.net/MarcNagels/aref-2013-documentalistes
avec possibilité de plein écran.
Merci pour votre attention et votre intérêt.
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