Mémoire de travail en formation : 5 bonnes raisons de s’y intéresser

En marge d’un colloque auquel nous participions récemment, un formateur en IFSI m’interrogeait sur les formes pédagogiques destinées à favoriser la mémoire des étudiants.

Après avoir convenu que, dans certaines conditions, le cours magistral est encore une excellente manière de dispenser rapidement et efficacement des informations essentielles, notre conversation a glissé sur les stratégies de mémorisation des étudiants. La question est essentielle, elle met l’accent sur les capacités cognitives des étudiants mais elle renvoie tout aussi bien à la façon de conduire le cours par le formateur lui-même. Un cours efficace n’est pas seulement un cours actualisé et fondé scientifiquement, il doit être suivi d’apprentissages. Quitte à aider les étudiants à structurer l’information pour la rendre plus digeste…

Nourri anciennement par Alain Lieury, la mémoire et la cognition m’intéressent toujours et nous avons convenu de cinq bonnes raisons pour le formateur de stimuler la mémoire de travail, la mémoire à court terme, directement pendant le cours.

Voici nos 5 bonnes raisons :

1- La mémoire de travail fait le lien entre les informations

Elle établit une continuité entre des données qui se présentent successivement mais parfois sans lien évident entre elles. Interrompu ou distrait, on peut revenir à la tâche en cours.

2 – La mémoire de travail possède une capacité limitée de rétention d’informations

Le formateur doit être particulièrement vigilant à ne pas la surcharger d’éléments inutiles et imprécis. Il doit réduire le bruit qu’il génère inévitablement par son action. Dans les passages importants du cours, le discours du formateur doit être succinct, il doit répéter les informations en choisissant des mots simples, sans envolées lyriques ni effets de manche. Il peut aussi montrer des images, des graphiques ou construire des schémas au tableau.

3 – Sans mémoire de travail, pas de mémorisation à long terme.

L’enjeu est considérable pour les raisonnements à tenir en situation professionnelle, pour la créativité et l’assemblage d’éléments de différentes natures.

4 – La mémoire de travail organise et manipule des données

Elle ne fait pas que restituer dans l’ordre et sans erreurs une suite d’informations. Porte ouverte à la mémorisation à long terme, elle sélectionne et effectue déjà un premier traitement cognitif en vue des apprentissages à venir. Stimuler les centres d’intérêt des étudiants maintient la mémoire de travail en alerte.

5 – La mémoire de travail peut s’entrainer

Les résultats sur la réussite scolaire ou universitaire n’en seront que meilleurs. Par exemple, un étudiant peut séparer une information complexe en ses éléments simples, répéter les informations à retenir, convertir un texte en une image ou un schéma, ou l’inverse. Mais surtout, mémoriser demande du travail, de l’énergie et de la persévérance. Alors, retenons que la mémoire de travail c’est surtout du travail de la mémoire. L’auto-direction des apprentissages est souvent à ce prix…

En souvenir de notre conversation autour d’un café, j’ai pensé à lui faire un aide-mémoire. La fiche pratique s’appelle « Tester la mémorisation pendant le cours ».

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