Recherches récentes

Émotions et apprentissages en formation paramédicale

Cette recherche souligne l’intérêt d’explorer les émotions des étudiants en soins infirmiers et autres formations paramédicales pour mieux comprendre l’influence qu’elles exercent sur les processus d’apprentissage. Nous comparerons la mesure des émotions dans deux conditions : en situation d’apprentissage dans les unités d’enseignement du plan de formation et en situation de simulation de masse. La simulation de masse est une situation didactique de basse fréquence mais qui se caractérise par un niveau élevé d’émotions qui représentent « la face cachée du triangle didactique » (Cuisinier & Pons, 2012).

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L’éducation thérapeutique du patient et la triade enfant-parent-soignant

Ce projet de recherche se situe dans une perspective interdisciplinaire. Il emprunte de l’analyse des activités de service quand le travail se fait avec et pour un autrui (Cerf & Falzon, 2005; du Tertre, 2005; Mayen, 2007; Pochat & Falzon, 2000), du grand courant de l’agentivité humaine (Bandura, 2003) ainsi que des recherches en évaluation appliquées aux relations de service et de l’éducation thérapeutique (Alglave, 2012; Baeza, 2011; Figari & Ardoino, 1994; Nagels & Vourc’h, 2010).

Au sein de ces filiations, une ouverture nouvelle se fait jour. Lors des analyses des relations de service, l’activité des professionnels était toujours au centre des attentions (Clot & Faïta, 2000; Theureau, 2010; Vermersch, 2004). Il a fallu attendre les travaux de Vinatier (2009) pour penser les bénéfices de l’analyse de l’activité pour la communauté professionnelle. Or, si les relations de service (et l’éducation thérapeutique est une relation de service quasi paradigmatique…) mettent en jeu une interaction professionnel-personne bénéficiaire, alors il serait nécessaire de rencontrer la personne bénéficiaire pour éclairer les interactions, analyser le travail et le service rendu, améliorer en retour l’action des professionnels pour un meilleur ajustement aux patients. Une première publication a ouvert la voie en modélisant des « entretiens de corégulation » (Nagels, 2014) qui permettent précisément d’observer et d’analyser l’action conjointe des professionnels et des patients dans un but partagé de régulation de l’intervention.

Toujours en cours….

Cette recherche sur la « maîtrise des usages professionnels » a commencé en fin de thèse et se poursuit toujours aujourd’hui.

La compétence n’est pas réductible à la conceptualisation dans l’action (Pastré, 2011; Vergnaud, 2006), pas plus qu’elle n’est restreinte à un jugement social, une attribution ou une inférence sur la performance (Merchiers, 2000; Stroobants, 1993). La compétence suppose des ressources d’agentivité personnelle (Bandura, 2001) pour : 1) développer les schèmes de diagnostic, d’exécution et d’évaluation de son activité indispensables à l’obtention d’une performance, 2) produire les comportements attendus lorsque la situation devient problématique, quitte à construire a posteriori un sens à ses comportements, 3) agir de manière proactive pour détecter les normes avec lesquelles l’environnement évalue le travail et, stratégiquement, faire reconnaître ses performances et son degré de professionnalisation.

Le questionnaire de mesure de la « maîtrise des usages professionnels » est toujours ouvert. Merci d’y répondre. Plus le nombre de réponses sera important, plus les enseignements à tirer seront solides.

Références bibliographiques

Albero, B., & Nagels, M. (2011). La compétence en formation. Entre instrumentalisation de la notion et instrumentation de l’activité. Éducation et formation, (296), 13‑30.

Nagels, M. (2013). Pouvoir d’agir et maîtrise des usages professionnels. Le tutorat par les pairs en formation de directeur des soins. In C. Papi (Éd.), Le tutorat de pairs dans l’enseignement supérieur. Enjeux institutionnels, technopédagogiques, psychosociaux et communicationnels (p. 193‑215). Paris: L’Harmattan.

Les recherches plus anciennes

Qu’apprenons-nous de l’activité de soin à travers les séries télévisées ?

Si les séries télévisées ne poursuivent pas explicitement un but d’apprentissage mais de divertissement, un certain nombre d’informations sur les soins sont toutefois mises en scène. Il en est ainsi des séries françaises ou américaines exposant des médecins ou des paramédicaux et qui ont pu enregistrer des records d’audience. Nous considérons que ces fictions délivrent des informations sur les comportements, et les raisonnements qui guident les comportements, informations reconnues et traitées par les adolescents ou les jeunes adultes.

En référence à la théorie de la conceptualisation dans l’action, nous poserons par hypothèse que les séries télévisées peuvent provoquer des apprentissages vicariants. Ces apprentissages, plus ou moins pertinents, ont été acquis par l’analyse implicite de l’activité mise en scène. Nous avons visionné des extraits de série avec des lycéens en bac général, des lycéens de bac professionnel « Accompagnement, soins et services à la personne » et des étudiants en soins infirmiers. Un questionnaire en ligne a également été proposé à une population tout-venant sur les mêmes extraits vidéo. Nous conclurons en faveur de stratégies de type didactique professionnelle et d’utilisation de la vidéo en formation de soignants.

Publication

Nagels, M., & Nagels, R. (2015). Comprendre et apprendre le soin à travers les sériées télévisées, en France et au Liban. Phronésis, 4,(3),35-49.

L’autoformation comme activité

Cette étude approche l’autoformation selon un angle inédit, celui des stratégies cognitives et métacognitives développées par les personnes engagées dans un projet d’autoformation. Elle est fondée sur une démarche quasi expérimentale conduite dans deux médiathèques de Loire-Atlantique en mai et juin 2014, combinant des mises en situation, des observations et des entretiens. Le cadre théorique dans lequel s’inscrit l’analyse des données récoltées est celui de la conceptualisation dans l’action, et plus particulièrement de la didactique professionnelle. L’analyse s’attache ainsi à décrire et à caractériser les situations d’autoformation observées selon les grands concepts de la didactique professionnelle. Elle aboutit à des résultats nouveaux qui contribuent à une meilleure connaissance opérationnelle de l’autoformation, et indiquent des pistes pour un accompagnement plus efficace des pratiques d’autoformation.

Publication

Pécaud, S., & Nagels, M. (2016). L’autoformation comme activité. Savoirs, (39), 89-104.

Cet article fait référence à une étude plus vaste :

Nagels, M. & Carré, P. (dir.). (2016). Apprendre par soi-même aujourd’hui. Les nouvelles modalités de l’autoformation dans la société digitale. Paris : Éditions des archives contemporaines.

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