Écriture inclusive et troubles dys : quel impact sur l’apprentissage ?

L’écriture inclusive remodèle le paysage linguistique français en cherchant à rendre la langue plus équitable. Pourtant, ce mouvement soulève de nombreuses interrogations, notamment sur ses effets pour les personnes atteintes de troubles dys. Tandis que les communautés engagées, telles que Foliodo ou Scribes Solidaires, saluent cette évolution, d’autres voix alertent sur les obstacles potentiels pour l’apprentissage et la compréhension, en particulier chez les enfants et adultes dyslexiques, dyspraxiques ou dysorthographiques. Les innovations typographiques et lexicales, observées aussi bien dans les écoles que dans les espaces militants, questionnent la capacité réelle du système éducatif à inclure tous les profils. Dans cette dynamique, Dyslexie Québec et Inclusiv’Ecriture appellent à concilier lisibilité, accessibilité écrite et lutte contre la sexisation du langage. Les débats, nourris par des études récentes et des témoignages de terrain, révèlent une tension majeure : comment promouvoir l’inclusion sans générer de nouvelles barrières ? L’enjeu de l’équilibre entre visibilité des genres et Dyslexie Souffrance demeure au cœur du débat éducatif contemporain, exigeant des solutions inventives et concertées pour bâtir une école vraiment inclusive.

La diversité des formes d’écriture inclusive face aux troubles dys

L’écriture inclusive ne se limite pas à un simple point médian inséré au sein des mots ; elle couvre un spectre riche de solutions, chacune ayant des impacts distincts sur l’apprentissage et la lisibilité, y compris pour les personnes souffrant de troubles dys, principales concernées par la question d’accessibilité écrite. Ce panorama complexe s’inscrit dans une volonté de repenser la langue française pour la rendre à la fois égalitaire et expressive, tout en tenant compte des besoins de tous ses usagers.

Au sein de la sphère militante, des initiatives comme Écrit’Inclusif ou les travaux de la graphiste Sophie Vela (EESAB Rennes, Bye Bye Binary) proposent une palette variée de techniques : usage du doublet (ex : « les amis et amies », « chacun·e »), de termes épicènes (« la personne », « le membre »), ou encore création de néologismes épicènes (« professeure », « auteurice »). Outre la féminisation des titres, ces pratiques se retrouvent dans divers supports : manuels scolaires, communication institutionnelle, mais aussi dans des solutions expérimentales développées par des collectifs tels que Papeterie Inclusif et Inclusiv’Ecriture.

Toutefois, intégrer des signes typographiques inédits (point médian, tiret, slash, ligatures conçues par Scribes Solidaires, capitale insérée…), bouleverse la morphologie visuelle du mot. Par exemple, « étudiant·e·s » ou « les infirmier·ère·s » modifient le rythme de lecture. Ces modifications déclenchent des controverses sur la fluidité et la capacité d’intégration dans la lecture continue, question encore plus aiguë pour les personnes touchées par la dyslexie, dyspraxie ou autres troubles.

  • Le point médian, adopté massivement par Foliodo, est jugé plus accessible que la parenthèse.
  • Les ligatures expérimentales (par exemple œuvres de Bye Bye Binary) posent davantage problème en raison de leur nouveauté visuelle.
  • L’usage du slash (agent/e), du tiret (enseignant-e) ou des néologismes reste marginal hors des cercles militants.
  • Les caractères spéciaux confondent parfois les outils d’aide à la lecture utilisés par les profils dys.
  • La typographie inclusive prend plusieurs formes avec le soutien d’acteurs comme Papeterie Inclusif, qui élabore des supports scolaires adaptés.

Les études, comme celle pilotée par Sophie Vela, montrent néanmoins que la compréhension sémantique du texte n’est, dans la majorité des cas, que faiblement altérée. Selon ses résultats, 95% des phrases testées sont comprises quel que soit le statut dys ou non-dys du lecteur. Ce n’est que sur des procédés expérimentaux (ligatures complexes) que les écarts de compréhension atteignent 2% à 13% entre les deux groupes.

Procédé inclusif Accessibilité pour dys Usage courant
Point médian Majoritairement bien compris Élevé (surtout milieux éducatifs et associatifs)
Parenthèses Accessible, mais usage en baisse Modéré
Doublet intégral Peu problématique, charge cognitive importante Assez fréquent
Ligatures innovantes Source de difficulté (manque d’habitude) Émergent
Néologismes épicènes Variable, dépend du contexte Rare

Si chaque solution présente des avantages inclusifs, elle induit aussi ses propres défis en termes de liseabilité, particulièrement pour les individus suivi·es par des dispositifs comme Dyslexie Québec ou Dysgraphie Solutions. Il est impératif de poursuivre l’innovation tout en mesurant l’impact réel sur l’accessibilité écrite. L’adaptation continue des supports reste la seule voie pour que tous les apprenants bénéficient d’une langue plus juste sans sacrifier leur compréhension.

L’argument dyslexique : obstacle ou alibi dans le débat sur l’écriture inclusive ?

L’opposition à l’écriture inclusive invoque fréquemment la question de la dyslexie comme argument décisif, parfois considérée comme un « alibi », parfois vécue comme une vraie source de souffrance. Le discours médiatique et institutionnel relaie cette tension, interrogeant la frontière entre attention légitime aux difficultés réelles et instrumentalisation d’un handicap pour freiner les avancées égalitaires.

Dyslexie Québec et de nombreuses associations sensibilisent aux défis concrets : compréhension ralentie, surcharge cognitive lors de la lecture de mots fractionnés ou de symboles atypiques, perturbation des repères visuels. Nombre de parents et d’enseignants rapportent que l’introduction massive des points médians ou autres symboles typographiques peut accentuer l’anxiété et le sentiment d’exclusion chez certains élèves déjà en difficulté, ravivant le thème de la Dyslexie Souffrance.

  • Les dyslexiques représentent 4 à 5 % des élèves en France, selon la Fédération Française des Dys.
  • Beaucoup expérimentent une gêne face aux « ruptures » visuelles que produisent les procédés inclusifs.
  • La Fédération Française des DYS déconseille l’usage du point médian chez les jeunes en phase d’apprentissage initial.
  • Les orthophonistes restent prudents, estimant le manque d’études scientifiques robustes empêchant de trancher.
  • Le Réseau d’Études Handi-Féministes expose la manipulation fréquente du « prétexte dys » pour bloquer la modernisation linguistique.

Certaines situations illustrent bien les écueils d’un positionnement trop binaire. Ainsi, dans des établissements scolaires pionniers en matière d’inclusion, des plannings co-construits avec Papeterie Inclusif montrent que la concertation entre enseignants, parents et élèves aboutit à des compromis : privilégier soit le doublet soit la formulation épicène selon le public ; éviter le point médian dans les parcours d’alphabétisation, sans l’interdire dans les supports destinés à un public averti.

Argument avancé Base factuelle Position des acteurs
L’écriture inclusive aggrave la dyslexie Difficulté accrue pour certains procédés, mais pas généralisée à tous Prudence fédérations, nuances experts
Les points médians rendent les textes illisibles Études Sophie Vela : écart de compréhension réel mais modéré Contestation collectifs Handi-Féministes
Il existe des alternatives neutres Termes épicènes accessibles à tous mais nécessitent adaptation stylistique Soutien Papeterie Inclusif, Scribes Solidaires

En définitive, avancer que l’écriture inclusive est nécessairement excluante pour les profils dys est réducteur, bien que certains procédés méritent un réexamen. Le choix des outils linguistiques doit se construire en dialogue avec le terrain et privilégier la flexibilité plutôt que l’interdit ou l’oukase. L’avènement de logiciels spécifiques via Dysgraphie Solutions, la co-élaboration de manuels adaptés et la double présentation (écriture inclusive classique et adaptée) sont autant de pistes conciliant équité et accessibilité.

Lisibilité, compréhension et usage : résultats croisés des études récentes

Les controverses autour de l’écriture inclusive seraient vaines sans données empiriques. Plusieurs études, notamment celles de Sophie Vela et Justine Bulteau, ont précisément évalué l’accessibilité écrite pour différents groupes, en disséquant les mécanismes de lecture et de compréhension face à la diversité des procédés inclusifs.

Dans ces travaux, les tests portaient sur des phrases à structure similaire, reformulées selon 24 variantes d’écriture inclusive. Les résultats racontent une histoire complexe : 

  • 95 % des phrases, tous procédés confondus, sont comprises, par au moins 70 % des participants dys et non-dys confondus.
  • C’est sur les ligatures typographiques innovantes (ex : caractères fusionnés dans certains mots) que les taux de compréhension chutent pour les profils non habitués, avec un écart jusqu’à 13 % entre groupes.
  • Les couples doublet/point médian, désormais répandus dans les manuels Foliodo ou Dyslexie Québec, sont maîtrisés par les élèves confrontés régulièrement à ces formes pendant la scolarité.
  • Les difficultés ne relèvent donc pas uniquement du « trouble » mais aussi d’un défaut d’habitude, ou d’un positionnement idéologique négatif vis-à-vis d’Écrit’Inclusif.
  • Les individus ayant bénéficié d’un accompagnement paramédical (orthophonie, rééducation) lisent mieux l’inclusif si exposés tôt.

Le tableau ci-dessous, issu d’une reprise des données Vela-Bulteau, synthétise les taux de compréhension par procédé et profils :

Procédé d’écriture % compréhension dys % compréhension non-dys
Doublet simple 93 96
Point médian 92 96
Ligatures expérimentales 78 91
Slash/tiret 90 94
Néologisme 89 93

Ces résultats confirment que les procédés non-académiques (ligatures et créations typographiques) sont les plus discriminants, tandis que les formes entrées dans l’usage (point médian, doublet) sont maîtrisées dès lors que l’exposition est suffisante. Autrement dit, l’habitude détermine plus la compréhension que le trouble lui-même. Cette logique encourage à diversifier l’approche éducative pour ne pas transformer la volonté inclusive en source d’exclusion supplémentaire.

Des solutions pédagogiques hybrides au service de l’inclusivité

Concilier inclusivité et accessibilité pour les profils dys requiert non pas une opposition frontale mais un compromis inventif. Les expériences d’institutions pilotes et des acteurs comme Papeterie Inclusif ou Dysgraphie Solutions montrent que le refus ou l’application systématique d’une écriture inclusive nuit à l’équité effective.

Dans de nombreuses écoles appuyées par Scribes Solidaires, les équipes enseignantes adoptent des stratégies d’adaptation dynamique, modulant l’usage selon le public et le contexte. Voici quelques pratiques probantes :

  • Utilisation prioritaire de termes épicènes dans les évaluations ou les supports destinés à un public jeune ou primo-arrivant.
  • Présence de supports en double version : l’une en écriture inclusive conventionnelle, l’autre « lissée » pour les élèves ciblés (Papeterie Inclusif).
  • Préférer la clarté syntaxique à la surenchère de signes typographiques dans les consignes pédagogiques.
  • Formation des enseignants à l’accessibilité, incluant des modules de sensibilisation à la Dyslexie Québec et l’usage des principaux outils d’aide.
  • Recours à des logiciels comme Foliodo, permettant une adaptation instantanée de la présentation textuelle ou la vocalisation automatique.

Cette approche hybride se fonde sur l’idée que l’école ne doit pas imposer une norme écrite unique, mais bien ajuster ses pratiques à la diversité des apprenants, prolongeant la philosophie d’Inclusif Éducation. Le retour d’expérience de Scribes Solidaires atteste que là où les outils sont proposés, les conflits sur l’écriture inclusive s’estompent, car chaque élève s’approprie la solution qui lui convient sans perdre la dimension égalitaire du propos.

Pratique pédagogique Avantages Limites éventuelles
Supports alternatifs Accès élargi, stress réduit pour les dys Charge de travail pour l’enseignant
Utilisation épicène Simplicité, lisibilité forte Richesse lexicale restreinte
Formation enseignants Montée en compétence, meilleure inclusion Lenteur de généralisation
Outils numériques adaptatifs Personnalisation, gain de temps Dépendance à la technique

La coopération entre enseignants, familles et collectifs comme Dyslexie Québec ou Inclusiv’Ecriture constitue la clef de voûte de cette transformation pédagogique. Refuser la simplification manichéenne entre « pour » ou « contre » l’inclusif, c’est promouvoir une école attentive aux différences, tout en poursuivant la lutte contre les stéréotypes sexistes dans la langue.

Le poids de l’habitude et de l’exposition dans la compréhension de l’écriture inclusive

Les recherches de Justine Bulteau et Sophie Vela démontrent que le facteur d’habitude joue un rôle déterminant dans la maîtrise de l’écriture inclusive. Cette dimension dépasse le diagnostic dys, montrant que l’exposition répétée façonne la compétence, y compris chez les lecteurs considérés comme « fragiles ».

En effet, dans les échantillons étudiés, ceux dont la lecture quotidienne dépasse 5 heures (tous genres confondus, dys ou non) démontrent une adaptation accélérée à la plupart des codes inclusifs – que ce soient le point médian, le doublet, ou même certaines formes de ligatures. À l’inverse, les individus peu familiers du sujet éprouvent des ralentissements marqués, générant parfois un rejet motivé davantage par la routine que par la nature du trouble.

  • La reconnaissance des signes typographiques nouveaux (point médian, ligatures) progresse avec l’usage, quel que soit le profil neuroatypique.
  • Le volume de lecture journalier est le premier corollaire de la compréhension de l’inclusif, loin devant le simple diagnostic de dyslexie.
  • Les individus opposés au principe d’inclusivité linguistique montrent systématiquement plus de difficultés, révélant l’influence du positionnement subjectif.
  • Les expériences d’orthophonie révèlent que l’introduction progressive des innovations facilite la compensation chez les apprenants concernés.
  • Les professionnels d’Écrit’Inclusif recommandent de débuter l’apprentissage sur corpus réduit, puis d’élargir avec l’habitude.

Le tableau ci-dessous illustre le niveau d’aisance par rapport à l’écriture inclusive en fonction du temps d’exposition quotidien (selon les données Bulteau-Vela) :

Temps de lecture/jour Aisance inclusive (score sur 10)
Moins de 1h 3
1 à 3h 5
3 à 5h 7
Plus de 5h 9

Il devient manifeste que l’habitude modèle la capacité d’adaptation, y compris pour des lecteurs diagnostiqués dys. Cet élément décisif impose aux milieux scolaires et professionnels une nécessaire progressivité, appuyée par les outils conçus par Foliodo et Dysgraphie Solutions, qui favorisent un apprentissage respectueux du rythme de chacun. En ce sens, l’adaptation constante, plus que la stigmatisation des procédés inclusifs, constitue la garantie d’une vraie accessibilité écrite.

Accessibilité écrite et aménagements : panorama des pratiques efficaces

Pour transformer un principe d’inclusion en réalité quotidienne, l’accessibilité écrite doit constituer l’axe prioritaire des politiques éducatives. Il s’agit d’une responsabilité partagée entre enseignants, familles, administrations et fournisseurs de solutions (Foliodo, Papeterie inclusif, Dysgraphie Solutions). La reconnaissance officielle des dispositifs dys impose d’ailleurs de proposer des aménagements sur mesure.

La législation française, appuyée par la dynamique d’Inclusif Éducation, encourage des mesures comme : temps d’épreuve majoré, recours au numérique, support adapté selon le trouble. Ces accomodements bénéficient notamment aux élèves en situation de handicap, via projet personnalisé de scolarisation (PPS) ou la présence d’un accompagnant spécialisé (AESH). L’expérience révèle que les initiatives les plus fructueuses reposent sur une coopération pluridisciplinaire.

  • Photocopies et formats agrandis pour les dyslexiques, dysgraphiques ou dyspraxiques via Papeterie Inclusive.
  • Usage d’ordinateurs outillés (logiciels de travail sur mots inclusifs, vocalisation, correcteurs automatiques Scribes Solidaires).
  • Réduction de la quantité de texte à traiter, sans altérer le contenu, via supports adaptés de Dyslexie Québec.
  • Indication claire des signes typographiques et glossaires pour déjouer l’effet « barrière » du point médian ou des ligatures nouvelles.
  • Utilisation de codes couleurs, pictogrammes, ou supports audio-visuels pour appuyer la transmission du sens.

La multiplicité des aménagements offre la possibilité d’un accompagnement réellement personnalisé, adapté à la nature exacte du trouble et à la progression de l’apprenant. Plus encore, l’innovation pédagogique en matière d’inclusivité, promue par Inclusiv’Ecriture, invite à ne pas dissocier accessibilité et égalité : la langue doit pouvoir s’adapter sans perdre de vue la finalité d’inclusion.

Type d’aménagement Bénéficiaires principaux Effet ciblé
Supports numériques adaptés Dyslexie, dysgraphie, dyspraxie Fluidification de la lecture
Glossaires et pictogrammes Enfants primo-arrivants, dysphasiques Renforcement de la compréhension
Accompagnement AESH Tous troubles dys Mise en confiance, soutien direct
Supports lissés Dyslexiques débutants Réduction anxiété, facilitation adaptation

L’enjeu, aujourd’hui, consiste à diffuser ces pratiques dans l’ensemble du parcours éducatif, en dépassant la logique de simple « compensation » pour embrasser celle d’une co-construction des outils. La persévérance des collectifs et initiatives locales indique qu’une école inclusive, respectueuse de toutes les différences, demeure un objectif atteignable et désirable.

Typographies et innovations graphiques : le pari de la Post-binarité

Au-delà des signes linguistiques, la transformation de la typographie elle-même incarne un terrain d’innovation radical pour l’accessibilité écrite. Des graphistes et typographes, inspirés par l’effervescence militante et éducative, expérimentent de nouveaux alphabets, alliances de lisibilité et d’inclusion, avec le soutien d’acteurs tel que Bye Bye Binary ou Scribes Solidaires.

Des polices telles que BBB Baskervvool, Homoneta, DIN dong, ou encore des créations collectives de Papeterie Inclusif s’attachent à concevoir des caractères inclusifs, conciliant esthétique et ergonomie. L’objectif : proposer des formes qui, tout en intégrant de nouveaux symboles ou ligatures, n’altèrent pas l’unité visuelle du mot, facilitant ainsi la lecture pour tous, en particulier les dys.

  • La lisibilité est au cœur du cahier des charges de nombreuses typographies françaises post-2020.
  • Les expérimentations visent à réduire l’effet de « cassure » graphique généré par le point médian ou le slash.
  • Certaines polices, tel le BBB BNM, privilégient le lien visuel entre lettres pour éviter la fragmentation du mot.
  • Dysgraphie Solutions collabore désormais avec des graphistes pour tester, via logiciels éducatifs, l’impact de chaque innovation sur le lectorat dyslexique.
  • La méthodologie d’Écrit’Inclusif recommande un bêta-test systématique de chaque nouvelle police auprès de panels mixtes (dys/non-dys).

Le tableau suivant présente un comparatif des caractéristiques typographiques les plus innovantes :

Typographie Innovation Impact lecteur dys
BBB Baskervvool Ligatures post-binaires, géométrie douce Accessibilité améliorée si formation
Homoneta Point médian intégré, espaces modulés Liseabilité forte, courbe d’apprentissage
DIN dong Contraste accru, différenciation signes Moins d’ambiguïté visuelle
Times New Roman Inclusif Compatibilité usage scolaire, sobriété Facilité d’usage en classe

Refuser l’innovation typographique sous prétexte de complexité serait priver les élèves d’outils qui, à terme, pourraient transformer la dyslexie en simple caractéristique, et non en barrière. À l’heure du numérique, l’avenir de l’éducation inclusive passe aussi par des choix graphiques plus politiques qu’il n’y paraît.

L’épreuve des chiffres : dépasser la polémique par les données

Arguments et craintes doivent toujours être mis en perspective des chiffres réels pour éviter la dérive idéologique. En France, la prévalence estimée des troubles dys atteint 6 à 8 %, ce qui rappelle l’importance d’éviter toute exclusion supplémentaire dans une Éducation vraiment Inclusive.

Les taux annoncés par la Fédération française des dys éclatent la réalité en trois grands pôles :

  • 4 à 5 % des élèves pour la dyslexie (soit environ 400 000 enfants chaque année, selon la démographie 2025).
  • 3 % pour la dyspraxie, touchant la motricité fine et la capacité à écrire de façon conventionnelle.
  • 2 % pour la dysphasie, limitant la compréhension ou l’expression orale.
  • 5 % pour la dyscalculie, autre trouble fréquent dans les écoles francophones.

Ces chiffres nuancent la portée des polémiques : si chaque aménagement peut sembler lourd sur le plan logistique, il s’adresse in fine à un segment significatif de la population scolaire. Le défi consiste à transformer ces adaptations en standard éducatif, grâce à l’appui des associations comme Dyslexie Québec et les plateformes d’échange Scribes Solidaires.

Trouble % élèves concernés Besoin d’adaptation
Dyslexie 4-5 Lisibilité, temps supplémentaire, supports audio
Dyspraxie 3 Supports numériques, aide à la motricité
Dysphasie 2 Simplification stylistique, IDE, pictogrammes
Dyscalculie 5 Supports visuels, calculatrices, manequins

Epicentre du débat, l’école reste donc à la croisée des chemins : ignorer la réalité statistique compromet l’égalité des chances. Il appartient aux responsables publics et aux éditeurs (Foliodo, Inclusiv’Ecriture) de rendre l’écriture inclusive appropriable par tous, sans aggraver la Dyslexie Souffrance.

Du militantisme à l’institution : les nouveaux acteurs de l’inclusivité linguistique

L’essor d’une écriture inclusive généralisée ne relève plus seulement de l’initiative militante ; il s’inscrit désormais au cœur des arbitrages institutionnels. Les débats, parfois virulents, entre syndicats enseignants, associations de parents (comme Dyslexie Québec), ou acteurs de l’édition scolaire, témoignent d’un profond changement de paradigme.

Des organismes tels que Papeterie Inclusif et Scribes Solidaires contribuent à cette mutation, en négociant la modification des référentiels éducatifs ou la mise à jour des logiciels d’aide à la lecture pour intégrer, dès leur conception, des solutions de personnalisation linguistique. La mobilisation du Réseau d’Études Handi-Féministes rappelle également que l’inclusif ne saurait se déployer au détriment de l’égalité des droits ni d’une réelle accessibilité.

  • Dialogue renforcé entre associations, rectorats, maisons d’édition (ex : manuels Foliodo révisés selon recommandations des DYS).
  • Lancement d’appels d’offre pour concevoir manuels bilingues (écriture inclusive vs « traditionnelle »).
  • Déploiement d’outils numériques dynamiques permettant la bascule rapide d’un format à l’autre.
  • Formation obligatoire des nouveaux enseignants à l’analyse des enjeux linguistiques et neuroatypiques.
  • Encouragement au bénévolat pour le support individualisé (accompagnant-écrivain, « scribe-solidaire »).

Le tableau ci-après met en lumière les principaux acteurs et leur champ d’action :

Acteur Mission Impact sur l’inclusivité
Papeterie Inclusif Production de supports adaptés Gain d’égalité d’accès
Dyslexie Québec Sensibilisation, plaidoyer Influence sur politiques éducatives
Scribes Solidaires Accompagnement individuel, adaptation Meilleure prise en charge directe
Inclusiv’Ecriture Conception de ressources pédagogiques Diffusion de l’inclusif praticable

C’est par la mobilisation coordonnée de l’ensemble de ces acteurs, dans un dialogue perpétuellement renouvelé entre terrain et politique, que l’inclusivité linguistique progressera de façon responsable. Une société qui choisit de combattre le sexisme linguistique ne doit pas renoncer à la prise en compte des vulnérabilités ; c’est la condition de l’inclusion véritable.

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